THÈSE ET CUISINE : LA NOUVELLE SÉRIE DE LA MEC

Tout a commencé quand Maxime Poignand, l’Agent culturel de la MEC, discutait avec Alexandre Lloyd (le boursier de cette année) pour trouver un nouveau format audiovisuel intéressant à exploiter pour nos contenus.

Le but était le suivant : comment présenter le parcours de nos résidents d’une façon dynamique et détendue ?

C’est de cette conversation qu’est née la série de vidéos « Thèse & Cuisine ».

Le principe est simple : Alexandre Lloyd, le présentateur de la série, invite un doctorant pour une conversation dans la cuisine. L’invité a un double défi : celui de parler de son parcours tandis qu’il cuisine un plat de son choix avec l’assistance d’Alexandre. 

Maxime Poignand en est le co-réalisateur : passionné de caméra au poing, ses plans ne sont pas du tout évidents. Si vous vous attendez à voir des entretiens carrés, dans de longs plans statiques avec des coupes prévisibles, vous serez surpris. 

En réalité la série suit un langage audiovisuel plutôt « L’homme à la caméra » de Dziga Vertov que d’un talk-show ennuyeux. 

Dans une rare entrevue, l’énigmatique personnage, aussi connu sous le pseudonyme de Maxime Barkowski, le regard dissimulé derrière ses éternelles lunettes noires, explique brièvement la démarche entreprise avec Isabelle Senise et Alexandre Lloyd concernant Thèse & Cuisine, tout en portant un regard désespéré sur l’audiovisuel aujourd’hui :

« Notre émission » lâche-t-il dans un soupir « n’a rien à voir avec le divertissement de masse dont le public est abreuvé sans cesse ». 

Le ton est donné. Il poursuit :

« Notre question fondamentale, si je puis dire, a toujours été la suivante : comment mettre en valeur les formidables qualités de nos doctorants, et la richesse culturelle qu’ils confèrent à la Maison des étudiants canadiens ? 

Avec Isabella et Alexandre, et soutenus par les choix courageux des producteurs de chez Mecflix, nous avions le projet de proposer du contenu de qualité, intellectuellement stimulant, tout en offrant une approche accessible au grand public des sujets abordés. Cela est totalement assumé. 

Nous combinons ainsi la thèse et la cuisine, le sérieux et le dilettantisme, associant les plus hautes exigences artistiques et scientifiques avec la scène la plus quotidienne qui soit ».

Et concernant leurs inspirations cinématographiques : 

« Du cinéma direct québécois aux avant-gardistes brésiliens comme Eduardo Coutinho et Glauber Rocha, notre démarche s’inscrit dans un courant de liberté formelle et artistique totale, avec une caméra qui a, littéralement, le champ libre, afin d’être à l’affût des moindres variations de la pensée ainsi que de l’âme humaine. 

Sans jamais être voyeuristes, nous sommes, disons, d’humbles observateurs. Ou, si l’on veut, des voyants. »

Le premier épisode a été filmé avec Soufiane Telhig, qui a surpris jusqu’à l’équipe de production elle-même : le résident et président du Comité des résidents de la MEC de l’époque ne s’est pas contenté de tout simplement présenter son parcours, mais il a fait éclater de rire toute l’équipe derrière la caméra avec ses commentaires et questions imprévisibles comme cette réplique, déjà culte :  « Do you guys believe in ghosts ? ». Ce qui au début se limitait à une vidéo de conversation sérieuse sur la thèse de Soufiane a même gagné un plan où il danse kizomba et salsa. C’est ça l’esprit !

Cependant, ce que nos spectateurs n’imaginent pas c’est qu’au-delà du plateau de tournage où l’on s’amuse et l’on mange de bons plats (toute la production constituée de deux personnes adore cette partie), il y a bien quelqu’un qui souffre en post-production. Isabella Senise, agente de communication et monteuse de la série, s’exprime : 

« Maxime arrive au plateau de tournage avec la caméra à la main. Il est un peu hyperactif, et même si dans la vie quotidienne c’est un grand gourmand, c’est impressionnant comme même les plats élaborés de nos chefs doctorants ne le distraient pas. Il veut tout filmer, de tous les angles possibles. Il se prend pour Godard, et qui doit en gérer les conséquences ? C’est moi, avec trois heures de matériel brut à travailler, où l’on voit même de super gros plans d’une verrue sur l’épaule de l’interviewé. Parfois je veux le tuer, mais après environ 18 heures de travail acharné on finit pour comprendre la tête de ce réalisateur complètement fou. Après tout, l’innovation vient toujours d’un fou et le résultat est ébouriffant !»

Si vous n’êtes pas suffisamment convaincus que la série est hors-série (notre fort est le cinéma et non les jeux de mots), on t’invite à regarder le premier épisode de cette avant-garde de la MEC.